Néron de Joel Schmidt

D'abord hait, puis controversé, puis aimé, tout dépend des âges et des époques, des historiens ou des individus l'ayant ou non côtoyés ou ayant trouvés de nouvelles preuves capables de nous donner une nouvelle vision des choses...
Blanc noir ou tout simplement gris, pourquoi décrié sans raison un individu. C'est ce que va tenter de faire Schmidt à travers ce livre au sous-titre évocateur 'monstre sanguinaire ou empereur visionnaire?' (alors pour le visionnaire on repassera car je n'appelle pas vraiment ça visionnaire mais plutôt logique, censé voir même cohérent...sisi, mais cela ne concernera que Rome et ses citoyens à l'âge disons d'or de l'individu)
Ce qui nous amène à...certes il a eu une enfance à la fois facile et difficile, sa mère Agrippine étant particulière, à une époque à la fois dissolue, sanguinaire et de débauche, ouep, mais malgré tout, alors qu'il est enfin Empereur, sans trop l'avoir demandé, certes, il a eu la chance d'être entouré de deux personnages influents; Sénèques et Burrus.
Parce que lorsqu'on compare le Neron du début au Néron de fin, chose que bizarrement l'auteur n'a pas mis en exergue, c'est clairement lorsqu'il s'est débarrassé de ses deux tuteurs qu'il a réellement montré son visage sanguinaire et débauché. Du moins au-delà de la pudeur hypocrite classique de l'époque. Autrement dit, Sénèque et Burrus devaient déjà, dans l'ombre (et hors de l'ombre au vu de certains disons actes), atténuer les ardeurs de l'Empereur...
Empereur qui voulait également retrouver les racines et les mythes helléniques et quand bien même aidât-il la population en refaisant Rome, en ayant aidé d'ailleurs tous les citoyens autant que faire se peu lors de l'incendie, a fini par emporter sa perte, devenu bien plus qu'égocentrique et parano, jusqu'à une fin que je dirai pathétique mais à l'image des drames grecs...
Personnage ambigu ayant certes était aimé de son peuple même après sa mort, y compris pendant ses actes de folies, (mais il faut dire que sous l'ère Burrus et Sénèque, il avait accomplit moult choses pour lui), je ne trouve pas pour autant de quoi remettre en question cet individu qui n'était pas obligé d'être aussi atroce...(j'entends au-delà du seuil minimum de l'époque romaine^^)
ça n'en reste pas moins un très bon livre de par ce côté humain, en analysant l'époque, la famille, la géopolitique et les bons et mauvais moments de son règne tout en remettant en considération certains événements (mais bon rien de bien neuf pour moi)
Il est bizarrement à noter que lors des livres cités et ayant aidés l'auteur à écrire son sujet, il n'est pas cité Néropolis qui décrit merveilleusement bien ce monde et ce personnage bien que secondaire...