Les Soldats de la Grande Armée de Jean-Claude Damamme

Depuis le temps que je désirai ce livre, j'ai fini par me l'acheter...(le prix en valait plus ou moins la chandelle) et j'étais particulièrement intéressé par l'avis et autres points de vues de ces soldats qui suivaient Napoléon jusqu'en Enfer s'il le fallait (avec évidemment des enrôlement de forces)...Pourquoi? Comprendre cela me semblait palpitant.
Un petit pavé donc de 500pages avec une centaine de pages en plus de notations diverses propre à ce genre d'ouvrages très pointilleux et très bien documentés, rappelant certaines dates, certains sujets, certains autres points aux lecteurs, clarifiant en gros le sujet, de cela rien à dire car outre l'utilité indéniable c'est quasiment obligatoire et Jean Claude Damamme est quand même bon dans ce domaine.
En revanche, je suis fort déçu du contenu.
Non pas que l'on en apprenne pas grand chose au final...on en apprend...Quis avait qu'il y avait des femmes soldats? (peu certes mais respectées), qui savaient que de l'Europe les pays qui torturaient le plus étaient...l'Angleterre...et l'Espagne (qui'l y ait eu ou pas cette énorme bévue française), alors que du côté des Prusse, des Autrichiens, des Russes et des Français ont respectaient assez les prisonniers, évidemment les officiers l'étaient le plus.
Que l'on décrive les tenues, les habillements, les armes, (fusils et sabres), ce qu'ils mangeaient, qui les suivaient (quelques filles de joies, quelques femmes de soldats qui pour certaines passaient d'un homme à un autre selon si le mari était mort ou tout simplement avait trop faim, en échange de ration...) mais également les cantinières...
Quid aussi des hôpitaux de fortune...et Napoléon, vraiment désireux de perfectionner les soins, faisaient tout mais...sitôt le dos tourné, l'Etat ne respectait rien, aucun engagement...
Des témoignages émouvants aussi de quelques soldats...
Ouai mais...en regardant de plus près, de combien de réel témoignages écrits (l'on me dira les soldats étaient avant tout illettré, d'ailleurs pour devenir officier il fallait apprendre à écrire ou savoir écrire)...donc en regardant de plus près, le sujet est faussé, biaisé...
Ce sont non plus trop les Soldats de la grande Armée mais bel et bien les Sous Officiers et Officiers (parfois capitaines, colonels ou Généraux), et les estafettes que l'on va traiter...
Y compris des 'grands' médecins...Qui parfois vivaient comme des soldats, recherchant de la nourriture...
Certes l'on verra que comme dans maintes guerres, les soldats, en temps de 'repos', qui croisaient des ennemis, ne se tiraient pas forcément dans les pattes mais se respectaient, discutaient,s 'échangeaient divers articles ou chassaient ensemble (comme quoi...encore une fois les Politiciens), et l'on verra évidemment que, comme souvent les Anglais sont les perfides ennemis de la Nation
Ceci étant dit, et ça me surprend toujours autant de voir des témoignages, ou plutôt que des gens se souvienne,t ce qui signifie clairement que ça a marqué les esprits, Bidule est mort là, Machine était avec sa fille et s'est plus ou moins sacrifiée pour elle...
Et il est vrai que l'on passera de 'grands moments' lors de la retraite de Russie...
Mais plus on approche de la fin du Règne...plus on reste sur les officiers, les généraux. Louis XVIII mal accueilli par la Garde montre certes que les soldats étaient peu ravis (du retour du roi bourbon la peur, l'appréhension du futur, justifié pour maints officiers en tout cas sans parler des lécheurs de bottes et autres hypocrites et traîtres) . Lorsqu'il va s'enfuir en douce, et que Napoléon va revenir, il sera bien mieux accueilli, signe que les soldats n'ont pas oubliés.
Que dire aussi, de l'armée qu'il va reformer...Les soldats accueillent cette fois avec autant de joie, d'inquiétude, d'appréhensions parfois blasés, la nouvelle pour aller pourtant tout droit dans la gueule du loup (la donne aurait pu être toute autre si certains éléments avaient agis a bon escient, il s'en faut de peu parfois...)
Bref, Waterloo, la grande fin et encore une fois les Anglais qui ne respectent rien...
Si les enrôlements de forces étaient monnaies courantes, le grognement dans le peuple se faisait ressentir. Il y avait aussi des désertions et les soldats allaient jusqu'à s'auto-mutiler (le doigt pour la gâchette du fusil par exemple), pour ne pas entrer dans l'armée...(partout en Europe pas qu'en France).
Les récompenses étaient là, parfois justifiées parfois non.
S'il est vrai que cet ouvrage parle quand même des soldats (comme cet homme qui n'avait qu'une main et qui savait recharger très rapidement son fusil), l'on misera avant tout sur les officiers, et la fin est majoritairement réservée à ce qui a entraîné Waterloo...
Alors?
Livre intéressant mais décevant. Il nous apprend toutefois pas mal de choses.
Entonnement en Espagne la religion est quand même puissante. Alors que ça devraient être les Italiens non c'est en Espagne que la religion fait office de dogme puissant, en témoigne l'Inquisition (l'Espagne le pays le plus touché et ayant produit le plus d'Inquisiteurs disons peu sympathiques,...) et les tortures et les massacres de Français pour la Gloire de Dieu Tout Puissant lors de l'invasion Française, cette fois les religieux ont su saisir l'opportunité.
Ainsi donc que l'on soi amateur ou novice en la matière, ce livre reste quand même intriguant.